Fill in your email address to obtain the download verification code.
Enter the verification code
Please fill the fields below, & share with us the article's link and/or upload it:
upload file as pdf, doc, docx
SKeyes Center for Media and Cultural Freedom - Samir Kassir Foundation

Les journalistes empêchés d’entrer à Horch Beyrouth

Lundi 01 septembre 2014
 
Mohammad Ayoub, directeur exécutif de Nahnoo, est catégorique : l'ONG a demandé et obtenu un permis du bureau du mohafez de Beyrouth pour son activité baptisée « Venez pique-niquer à Horch Beyrouth », qui consistait à organiser, samedi [30 août 2014], une tournée durant trois heures de temps, pour faire connaître au plus grand nombre cet espace toujours fermé au public.

« Nous avions spécifié, dans notre demande de permis, que des journalistes nous accompagneraient pour couvrir l'événement, raconte Mohammed Ayoub à L'Orient-Le Jour. Or quand nous nous sommes présentés devant la porte du jardin, nous avons été surpris par un refus de laisser entrer les journalistes, sous prétexte que le permis ne les englobe pas. Deux journalistes, de la LBC et du journal al-Diyar, se sont retirés. Pour les citoyens qui avaient répondu à notre appel, il a fallu attendre cinquante minutes pour qu'ils soient autorisés à entrer. Et ils ont été fouillés de fond en comble de peur qu'ils n'aient sur eux une caméra ! D'une part, la Forêt des Pins est un lieu public et, d'autre part, chacun, de nos jours, est muni d'un téléphone portable avec possibilité de prendre des photos et des vidéos. Que signifient ces mesures ? »

Le jeune homme considère que cet incident est une atteinte à la liberté de la presse et à la liberté d'expression. « Une responsable jointe au téléphone m'a rétorqué que la présence des journalistes n'était pas prévue dans le permis et qu'elle craignait, sur base de précédentes interviews que j'avais données à la presse, que je ne m'exprime contre la politique municipale dans la gestion des affaires relatives à ce jardin, poursuit Mohammad Ayoub. Or je n'ai jamais attaqué personne dans mes propos. La position de Nahnoo est claire et transparente : il faut que ce jardin public soit ouvert aux habitants de Beyrouth le plus tôt possible, 28 ans de fermeture suffisent. Cette position, je peux l'exprimer à l'intérieur du parc ou partout ailleurs, elle restera inchangée. Sachant que les promesses d'ouverture de cet espace vert restent lettre morte. »

Nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter le mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, qui restait injoignable hier. Toutefois, de sources concordantes, nous avons pu vérifier que les journalistes ont été empêchés d'entrer parce que le permis obtenu n'autorisait pas de conférence de presse. Or Mohammad Ayoub assure qu'aucune conférence de presse n'était prévue ce jour-là, seulement une promenade dans le parc. Pour sa part, le président du conseil municipal de Beyrouth, Bilal Hamad, joint par L'Orient-Le Jour, a affirmé ne rien savoir sur l'affaire. « En principe, pour toute activité qui a lieu dans un jardin public, Horch Beyrouth ou autre, la demande de permis, même si elle est envoyée au bureau du mohafez, doit être soumise au conseil municipal pour approbation, a-t-il précisé. Or je peux assurer qu'aucune demande de permis pour une activité à Horch Beyrouth ne nous a été soumise récemment. Il faut donc demander des clarifications au mohafez qui, d'ailleurs, a la prérogative d'autoriser ou d'empêcher l'entrée au jardin. »

Quoi qu'il en soit, Nahnoo a pu tant bien que mal organiser son activité. Les parents ont pu jouer avec leurs enfants, les promeneurs profiter de l'ombre des pins au son du « oud », précise un communiqué de l'ONG. Le texte rappelle que Horch Beyrouth est le plus grand parc public de Beyrouth, d'une superficie de 350 kilomètres carrés, totalisant à lui seul 73 % des espaces verts de la capitale, planté de plus de 7 000 arbres. Sa réhabilitation, après la guerre, a été réalisée par la municipalité en coopération avec la région Île-de-France.

Share News