Les journalistes à nouveau sous le feu. Lundi, deux missiles ont été tirés du territoire israélien vers le village de Yaroun, à quelques mètres d’un groupe de journalistes, dont l’un a été légèrement blessé. Une attaque qui intervient tout juste un mois après la mort du vidéaste de Reuters Issam Abdallah, tué dans une frappe israélienne qui ciblait son véhicule, selon une enquête menée par Reporters sans frontières.
Israël a bombardé le village alors qu’une trentaine de journalistes d’une dizaine de médias, dont les chaînes MTV, al-Jadeed, NBN et al-Jazeera, ainsi que d’al-Akhbar, y effectuaient une tournée. Issam Mawassi, journaliste d’al-Jazeera, a été légèrement blessé, selon le chef du bureau de la chaîne qatarie au Liban, Mazen Ibrahim. Joint par L’Orient-Le Jour, le ministre sortant de l’Information Ziad Makari a dénoncé « un ciblage délibéré et direct des journalistes ». Même affirmation du côté de Jad Chahrour, responsable média du centre SKeyes pour la liberté des médias et de la culture. « Ce n’est pas la première fois que le personnel d’al-Jazeera est ciblé. Il semble qu’Israël conteste la manière dont la chaîne relate les faits à Gaza », constate-t-il. Amal Khalil, correspondante d’al-Akhbar, présente lors de l’attaque, a affirmé à l’AFP qu’un drone israélien de reconnaissance survolait le secteur à basse altitude. « On inspectait les dégâts dans une maison bombardée (la veille) quand un obus a atteint le mur de cette maison, puis un second est tombé sur la route », a-t-elle ajouté. « Il y a eu des bombardements sur un groupe de journalistes. Deux obus sont tombés à quelques mètres des voitures, clairement marquées Presse, et trois d’entre elles ont été endommagées », a de son côté déclaré à l’AFP le maire de Yaroun, Ali Qassem Tahfah, précisant qu’il s’agissait de frappes israéliennes. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas réagi dans l’immédiat.
En parallèle, le gouvernement israélien a annoncé le blocage dans le pays et en Cisjordanie occupée des sites internet de la chaîne libanaise Mayadeen TV, devenue selon lui un « porte-parole du Hezbollah ». Cette décision a été prise pour « empêcher un diffuseur de porter atteinte à la sécurité de l’État », a expliqué le ministre des Communications Shlomo Karh. Un porte-parole du ministre a précisé à l’AFP que les autorités ne pouvaient techniquement pas bloquer la chaîne, diffusée localement par satellite, mais qu’elles avaient l’intention d’interdire à ses journalistes de travailler sur le territoire. La correspondante israélienne de la chaîne a déclaré à l’AFP qu’elle « respecterait la loi ». Ces développements interviennent dans un contexte de tension accrue entre le Hezbollah et Israël, dans la foulée de la guerre opposant ce dernier au Hamas.